Partir de rien et bâtir une entreprise sur les bases de l’innovation et dans un esprit de famille, tel est le parcours de Josée Proulx et Tyler Connelly qui ont lancé Prizma en 2011.
L’un possédait l’expertise en revêtement industriel et l’autre gérait un service de garde. Ils confirment qu’ils se complètent à merveille dans la gestion de l’entreprise, tel le yin et le yang. Mais attention! La persévérance est l’ingrédient essentiel pour parvenir à son but.
Si aujourd’hui l’entreprise est en constante croissance, les trois premières années de Prizma ont présenté leur lot de difficultés et de remises en question. « On va se dire les vraies affaires; le lancement a été extrêmement difficile, lance Mme Proulx. On s’est souvent pris dans nos bras en pleurant pendant les trois premières années. Il fallait parfois décider entre payer l’épicerie ou nos employés. Et on choisissait nos employés qui sont nécessaires au bon fonctionnement de l’entreprise. Nous avons fait de nombreux sacrifices. »
Mais ils ont continué à s’accrocher à leur rêve, rajoute M. Connelly. « Pour être rentable, on devait prendre de l’expansion et ajouter des services. Quand on a voulu passer d’un local de 2 000 pieds carrés à un autre de 5 000 pieds carrés, notre comptable n’était pas d’accord. Mais nous, nous savions quelle direction prendrait notre entreprise. Et c’est à partir de ce moment que nous avons connu de la croissance. »
DES ENTREPRENEURS INSPIRANTS
Prizma compte parmi les 129 entreprises sondées par ID Gatineau dans son enquête annuelle portant sur la performance des entreprises de Gatineau. Des entreprises clientes d’ID Gatineau qui démontrent une belle croissance moyenne de 7,2% en 2018. Prizma est présentement accompagnée par la commissaire en développement d’entreprises Brigitte Allard, et ce, depuis 2015. Au moment de leur déménagement au 76, rue Bombardier, en 2016, Mme Allard était là pour les aider à franchir ce pas.
« Brigitte est plus qu’une commissaire pour moi, souligne Josée Proulx. Elle m’aide dans tous les aspects de l’entreprise, même pour le support moral, car ce n’est pas toujours facile. Nous avons eu beaucoup d’accompagnement avec ID Gatineau, au-delà du financement. Nous avons une très bonne relation avec eux. Peu importe le sujet, ils nous aident. »
Disons-le : Josée et Tyler sont des gens d’affaires inspirants, avec les deux pieds sur terre, mais avec toujours des projets de croissance en tête. L’an dernier, Josée a même participé au Programme G7 d’ID Gatineau qui vise à propulser des entreprises de 5 employés et plus avec un chiffre d’affaires de plus d’un million de dollars. Elle a eu la chance de participer à des formations et rencontres avec plusieurs experts et dirigeants d’entreprises, dont Richard Legault, Josée Guibord, Christiane Germain, Laurent Simon et Nathaly Riverin. La croissance de l’entreprise, au centre des discussions!
DE NOUVEAUX MARCHÉS
Lors du lancement de l’entreprise, le marché visé était celui des ateliers de soudure. Après le déménagement, d’autres secteurs se sont ajoutés, notamment en haute technologie et en aérospatial. « Nous appliquons de la peinture sur toutes les plateformes comme le bois, le plastique et le verre, précise M. Connelly. Par exemple, on peinture des boîtes noires et des cartes maîtresses pour l’aérospatial. »
La réputation de l’entreprise passe par le bouche-à-oreille et la qualité des travaux réalisés. « On travaille à grossir nos départements, comme ceux de la haute technologie, le commercial, le militaire et l’industriel, afin de ne pas mettre tous nos œufs dans le même panier. C’est ce qui explique notre croissance, année après année », mentionne Josée Proulx.
Les contrats proviennent principalement de Gatineau et Ottawa. Certains produits sont destinés au marché canadien et même à l’international. « Aujourd’hui, l’entreprise va bien et on pourrait être confortable en se contentant de cela. Mais, on a d’autres rêves et on va continuer de grandir et d’innover. Selon nous, ce n’est pas l’entreprise qui pousse vers la croissance, ce sont les entrepreneurs et leur vision », note Josée qui adore son rôle de gestionnaire.
Pour Josée et Tyler, les projets pourraient mener Prizma à ajouter une nouvelle division au cours des prochaines années afin de diversifier l’offre de services. « On a des projets et on en aura toujours, c’est important. Vont-ils tous se réaliser, on ne le sait pas. Mais c’est toujours bon d’en avoir et de penser à des plans B. Il est primordial pour l’entreprise d’innover sans cesse pour assurer sa survie à long terme », philosophe Mme Proulx.
DÉFIS ET ENJEUX
Afin d’obtenir plus de contrats dans les marchés de l’aérospatial et de la haute technologie, Prizma a entrepris d’obtenir une certification ISO 9100D. Un processus qui prend entre 6 et 9 mois pour être complété. Ceci permettra un accès plus rapide à d’importants contrats. Prizma a obtenu un soutien financier d’ID Gatineau pour cet audit.
La pénurie de la main-d’œuvre préoccupe aussi les deux entrepreneurs. L’entreprise compte aujourd’hui une vingtaine d’employés. Le taux de roulement est peu élevé. Toutefois, il devient difficile de recruter de nouveaux employés afin de répondre à la demande de la production. D’une part, Prizma offre une formation sur mesure en entreprise, de pair avec Emploi Québec, et d’autre part, un projet 4.0 est en cours afin d’automatiser une partie des opérations administratives.
« Nos employés sont importants pour nous; c’est notre famille. Je connais leurs histoires et ont fait de nombreuses activités et sorties. On ne peut pas réussir en affaires sans eux », explique Josée Proulx.
CONSEIL À PRODIGUER
Comme il s’agit d’une entreprise à dimension humaine, les deux propriétaires portent plusieurs chapeaux à la fois. « C’est un défi constant et on doit mettre beaucoup d’heures pour arriver à livrer de gros projets. Parfois, on manque de temps, tout comme nos employés », note M. Connelly.
Toutefois, il convient qu’il ne faut jamais rester confortable dans ses vieilles pantoufles. « La croissance peut être aussi difficile que le démarrage. Il faut être prêt à vivre des sacrifices à chaque étape. Il faut être capable de supporter financièrement les gros contrats et y consacrer les heures nécessaires. Les récompenses ne viennent pas toujours immédiatement. C’est important d’aimer ce que tu fais parce que ce n’est pas un emploi, mais une entreprise. »