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Article écrit par l’École des entrepreneurs du Québec – Campus Outaouais

L’École des entrepreneurs du Québec – campus de l’Outaouais – en partenariat avec la Chambre de Commerce de Gatineau, lance le Parcours Croissance Ressources Humaines (RH) pour aider les entrepreneurs qui gèrent eux-mêmes les ressources humaines au sein de leur organisation à s’outiller pour relever les défis d’une telle gestion au quotidien. Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, ceux qui souhaitent réussir en affaires ne peuvent plus improviser dans ce domaine.

Entretien avec Doris Lefebvre, CHRA et Conseillère-formatrice en croissance d’entreprise à l’EEQO.

La pénurie de main-d’œuvre n’est plus un mythe en Outaouais, mais une réalité. Doris Lefebvre rappelle qu’en 2008, le Conference Board of Canada incitait déjà les entreprises à se préparer au fait qu’il manquerait plus de 363 000 travailleurs qualifiés au Québec d’ici 2030. « On en a beaucoup parlé, mais aujourd’hui on voit les effets concrets de la pénurie de main-d’œuvre. Certaines entreprises sont obligées de réduire leurs heures d’ouverture, voire de fermer. Le taux de roulement des employés au sein des entreprises est énorme : au bout de 6 mois ou 1 an, les employés quittent l’entreprise, car ils ont de nouvelles opportunités. Les entreprises ont de plus en plus de mal à recruter sur des postes clés dans l’organisation. Cela a un réel impact sur les résultats des entreprises. », constate-t-elle. De plus, lorsque l’entreprise est en croissance, l’entrepreneur a besoin de s’appuyer sur une équipe compétente et motivée qui partage sa vision et qui va être capable de la réaliser. Ainsi, il pourra se concentrer sur le développement de nouveaux marchés ou de nouveaux produits. Elle explique qu’un mauvais recrutement pourra coûter en moyenne 50 000$ de perte pour l’entreprise. « Avoir une équipe va permettre à l’entrepreneur de travailler sur l’entreprise et pas seulement dans l’entreprise », explique-t-elle.

La pénurie de main-d’œuvre est un problème structurel que rencontrent les pays développés où la population vieillit et où il y a de moins en moins de naissances. Elle ajoute que les nouvelles générations ont un rapport au travail très différent de leurs aînés. Il n’est plus vraiment question de sentiment d’appartenance à l’entreprise et de fidélité, mais de réalisation de soi et de liberté. Bien que cette situation ne soit pas spécifique à l’Outaouais, la pression exercée par les opportunités de carrière au sein du gouvernement fédéral est réelle. Pourtant, aux entrepreneurs qui lui rétorquent que le gouvernement fédéral a les moyens financiers d’attirer les meilleurs talents, elle rappelle que la rémunération n’est pas le seul critère important pour les employés : « Dans notre région, il est vrai que le gouvernement fédéral attire beaucoup de travailleurs qualifiés, mais les entreprises peuvent se distinguer en communiquant sur leurs valeurs et sur ce qu’ils peuvent apporter aux employés pour que ceux-ci s’épanouissent, tels que des défis ou une ambiance de travail conviviale».

L’experte cite plusieurs études sur les nouvelles attentes des employés envers leurs employeurs.  Il est primordial que l’entrepreneur puisse connaître ces dernières tendances pour s’en inspirer afin de mettre en place des actions, souvent simples et peu coûteuses. « Cela s’avère important pour les entrepreneurs de savoir ce qui fait rester un employé dans une entreprise, qu’est-ce qui fait que l’employé parle positivement de l’entreprise à sa famille et à ses amis ».  Ces employés satisfaits vont devenir les meilleurs ambassadeurs de l’entreprise. Elle poursuit, « Il n’est pas nécessaire d’ouvrir un gym dans son entreprise pour répondre aux attentes des employés.  On sait désormais qu’une des choses les plus importantes pour les employés, surtout des nouvelles générations, est la flexibilité dans l’organisation de leur temps de travail. Ils veulent pouvoir concilier vie professionnelle et vie familiale. L’autre point important est qu’ils veulent avoir le sentiment de participer à une mission intéressante et avoir du plaisir en travaillant. En communiquant sur leurs valeurs et leurs missions, les entrepreneurs peuvent attirer de nombreux talents et les conserver ».

Le terme « marque employeur » est utilisé pour se référer aux entreprises qui mettent de l’avant leurs facteurs d’attractivité, mettent en place des mesures pour favoriser le bien-être au travail de ses employés et communiquent ces éléments. Pour Doris Lefebvre, mettre en place une marque employeur est à la portée de tous les entrepreneurs, quel que soit la taille de l’entreprise, car elle s’adresse autant aux employés actuels qu’aux candidats et aux employés futurs : « L’important est de ne pas faire de fausses promesses et d’être en cohérence avec ce que vivent les employés actuels. Communiquez sur vos atouts et vos attraits et mettez en place des choses simples et en accord avec les valeurs de l’entreprise ».  Le Parcours Croissance RH permet aux entrepreneurs de connaître des pratiques RH innovantes, de développer un leadership mobilisateur et d’améliorer l’expérience-employé, le tout en profitant de la dynamique bénéfique d’une cohorte formée de pairs qui partagent des problèmes similaires et des pistes de solutions.