Si vous pensiez que l’industrie du taxi était en déclin, Taxi Loyal vous fera changer d’opinion. L’entreprise gatinoise n’a pas ménagé les efforts ces dernières années afin de moderniser ses opérations et affronter l’avenir dans le fauteuil de chef de file. Cette renaissance fait place au Groupe Loyal.
Fondé en 1985 par la famille Clément, Taxi Loyal est devenu la propriété de George Rizk en 2002. Et, en 2011, son fils Alexandre Rizk est venu le seconder à titre de directeur général. Aujourd’hui âgé de 28 ans, le jeune homme est un véritable visionnaire en affaires lui qui a procédé au virage nécessaire afin de faire croître l’entreprise.
Je viens d’une famille d’entrepreneurs, dit-il. Ma mère et mon père ont des investissements commerciaux et résidentiels au Québec et en Ontario. Jeune, j’ai travaillé dans la restauration auprès d’eux. J’ai ensuite décidé de rejoindre mon père chez Taxi Loyal et j’ai rapidement voulu apporter ma vision dans le développement de l’entreprise tout en étant soutenu par mon père qui est aussi mon meilleur ami. Je voulais faire partie d’une entreprise qui voulait être le chef de file en transport collectif. L’industrie du taxi était tout simplement archaïque en raison des lois en vigueur. Maintenant, on a la capacité de moderniser notre modèle d’affaires.
UN CENTRE DE RÉPARTITION PARTAGÉ
Lorsqu’il a rejoint son père en 2011, Taxi Loyal logeait dans un petit édifice et possédait 24 voitures sur la route. Le portrait standard d’une entreprise de taxi! En gérant les opérations des taxis, Alexandre Rizk obtient en 2012 un premier contrat avec la Société de transport de l’Outaouais pour le transport adapté. En 2014, un nouvel édifice de 2 500 pieds carrés remplace le petit bâtiment d’origine sur Main. Un garage est notamment ajouté pour l’entretien mécanique ainsi qu’un centre de répartition à la fine pointe de la technologie. À cette époque, Alexandre est membre du conseil d’administration du Comité du développement du taxi au Québec qui s’intéresse aux grandes villes hors Montréal.
C’est là que m’est venue l’idée d’offrir nos services de gestion des appels à d’autres entreprises au Québec, relate Alexandre. En 2016, j’ai présenté ce projet dans les Laurentides, pour les villes de Ste-Thérèse, Blainville, Boisbriand, Lorraine et Rosemère. Je leur ai dit que nous pouvions nous occuper de la répartition de leurs appels à partir de l’Outaouais. La partie n’était pas gagnée d’avance, car je devais convaincre 36 propriétaires, mais j’y suis parvenu.
Par la suite, des ententes ont été signées avec Taxi Soucy à Buckingham, Aylmer Taxi, Iqaluit, Sherbrooke, Lévis et Rouyn-Noranda. Des discussions ont aussi débuté avec des entreprises de taxi de l’ouest du Canada.
Il s’agit du plus grand centre de répartition de taxis au Québec qui crée 30 emplois à Gatineau. C’est devenu le cœur de notre entreprise! Nous utilisons la technologie d’une entreprise québécoise, Fraxion, dans laquelle je suis maintenant devenu partenaire. Cette technologie nous permet une répartition en fonction du positionnement, donc plus efficace, et ce, de manière complètement automatisée.
Pour les entreprises de taxi, on note une économie d’échelle de 30 à 50% en confiant la répartition des appels au Groupe Loyal.
J’ai eu cette idée en 2012, se souvient Alexandre. J’ai fait une esquisse du projet de répartition sur papier que j’avais soumis à mon père. Après avoir regardé ce qui se faisait ailleurs, j’ai conservé les meilleures idées afin de mener à terme notre projet de centre de répartition en 2016.
LES PRÉCIEUX CONSEILS D’ID GATINEAU
C’est à cette époque qu’Alexandre Rizk est allé frapper à la porte d’ID Gatineau afin de valider son projet.
On m’avait dit qu’ID Gatineau pouvait m’aider. Et ce fut le cas, lance-t-il. Ginette Paul, commissaire en développement d’entreprises, c’est de l’or pour moi! Je suis un entrepreneur qui a des milliers d’idées en tête et Ginette, grâce à son expertise, parvient toujours à me conseiller efficacement.
En soumettant son projet de centre de répartition, il a misé sur les emplois qui seraient créés à Gatineau grâce à des ententes avec des compagnies de taxi de l’extérieur de Gatineau. C’est d’ailleurs ce qui a charmé ID Gatineau.
Il nous a présenté un projet très compétitif en créant une nouvelle offre de services, raconte Ginette Paul. Alexandre est un entrepreneur dynamique et un visionnaire qui avait fait une bonne lecture de ce qui se passait dans son industrie. Il a la capacité de voir toujours plus loin afin de régler des problèmes à l’avance. Nous faisons des petits bouts de chemin avec lui, notamment pour l’aider dans son montage financier, mais également dans son organisation administrative. On va aussi l’aider dans le développement des marchés hors Québec.
Ginette Paul note avec justesse que le Groupe Loyal connait une très forte croissance depuis quatre ans.
ENCORE DES PROJETS!
Le jeune homme d’affaires a encore bien des projets en tête pour poursuivre cette croissance.
On devient meilleur avec les années et plus compétitif. Par exemple, nous avons lancé l’application mobile de Taxi Loyal avec des fonctionnalités supérieures à celles d’Uber. Nous prenons aussi des réservations via Facebook. Dans notre centre de répartition, nous avons créé un algorithme de reconnaissance des adresses via un service automatisé pour nos clients. Le Groupe Loyal c’est aussi le transport médical et même la livraison de colis via le site d’achat local achatloco.com. Nous avons fait beaucoup de diversification afin d’assurer notre avenir.
La loi 17 sur l’industrie du taxi adoptée l’an dernier sera en vigueur à partir du mois d’octobre, ce qui ouvre la porte au marché de Hull pour Taxi Loyal. Alexandre Rizk travaille également sur un autre gros projet, la construction d’un nouvel édifice à Gatineau qui abritera notamment le Groupe Loyal.
Avec tous nos projets de développement, les 2 500 pieds actuels ne suffisent plus. Nous avons dû transformer la salle de conférences en bureaux et le garage ne suffit plus pour notre flotte de véhicules. Ce projet d’expansion est déjà sur la planche à dessin.
Aujourd’hui, le Groupe Loyal emploie entre 120 et 150 personnes et compte 80 véhicules. Avec l’ajout du territoire de Hull, l’entreprise pourrait en avoir entre 120 et 150. L’objectif est aussi d’avoir entre 220 et 250 employés en 2021. Présentement, le Groupe Loyal fait la répartition pour 500 voitures au Québec. Ce nombre va croître également au cours des prochaines années. Donc, est-ce que l’industrie du taxi régresse au Québec? Pour Alexandre Rizk, c’est tout le contraire qui se passe!
C’est dans cette optique que j’avais pensé le développement de l’entreprise en trouvant des solutions qui assurerait la pérennité de notre industrie.
RECONNAISSANT ENVERS SON PERSONNEL
Les employés sont la pierre angulaire d’une entreprise et Alexandre Rizk le sait bien. Depuis le début de la pandémie de COVID-19, il dit avec fierté qu’aucun employé n’a été mis au chômage.
Nous avons gardé tout le personnel, même les répartiteurs qui ont reçu peu d’appels pendant le confinement. Nous avons pris soin des nôtres et nous avons tiré avantage de la situation. Ainsi, les répartiteurs ont eu de nouvelles tâches afin d’améliorer notre organisation et les mécaniciens ont procédé à un nettoyage cosmétique de tous nos véhicules. Il ne faut pas oublier qu’en avril, 95% de notre flotte était stationnée. Quand l’économie a redémarrée, nous étions prêts à repartir.
Le jeune homme d’affaires rend aussi hommage à tout son personnel pendant ce confinement.
Le nom Loyal c’est d’être loyal envers tout le monde. Je suis très fier des décisions prises par mon père et moi pendant le confinement et je tiens à rendre hommage à notre personnel qui est demeuré en poste afin de déplacer le personnel infirmier et de conduire les gens vers la clinique de dépistage et les hôpitaux. Les chauffeurs n’ont jamais arrêté et nous avons mis en place les mesures nécessaires pour les protéger à l’intérieur de leur véhicule. Nous avons même fait fabriquer des masques avec notre logo pour que les gens puissent nous reconnaitre.
Depuis le début de la pandémie, Alexandre a aussi engagé des experts pour l’appuyer au niveau du marketing et de la gestion des projets. « Nous écrivons présentement une feuille de route qui nous permettra une croissance soutenue tout en étant le plus indépendant possible », termine le directeur général.