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Novembre 2018. La femme d’affaires ontarienne Inge Pudelek se présente à la Maison du citoyen de la Ville Gatineau afin d’y déposer une soumission pour un appel d’offres du service des incendies. Quelques minutes plus tard, elle se rend au 7e étage et frappe à la porte d’ID Gatineau au sujet d’un possible projet d’expansion à Gatineau. Dans la même journée, elle rencontre un promoteur qui dispose d’un local pour l’accueillir. Le 1er novembre 2019, moins d’un an plus tard, l’entreprise a ouvert ses portes à l’Aéroparc industriel de Gatineau.

Ce n’est pas une fiction mais bien l’histoire d’une magnifique collaboration entre la présidente de l’entreprise Sani Gear et le personnel d’ID Gatineau qui a déployé un accompagnement sur mesure selon les besoins de l’entreprise.  « En moins d’un an, c’est très rapide, pour ne pas dire un record, et c’est même surréel », lance la commissaire au développement des entreprises, Florence D’Amours, qui a accompagné Mme Pudelek dans ce projet d’investissement de 500 000$ à Gatineau.

«IL ME RESTAIT DU TEMPS DANS MA JOURNÉE»

L’entreprise Sani Gear est spécialisée dans le nettoyage des habits de combat des pompiers. Le service des incendies de Gatineau représente un important client pour cette entreprise fondée en Ontario en 2003. C’est pour cette raison qu’elle est venue déposer en personne sa soumission l’automne dernier.

« Ça prend cinq minutes pour déposer le document, raconte Mme Pudelek. Comme j’avais du temps et un projet d’expansion en tête pour le Québec, je me suis assise et j’ai tapé sur mon ordinateur ‘business development’ avec le nom de Gatineau. ID Gatineau est apparu dans la recherche et j’ai vu que leur bureau était au 7e étage de la Maison du citoyen. Je m’y suis présentée sans rendez-vous et j’ai eu une première rencontre. Je voulais seulement obtenir des informations. Mais j’ai reçu beaucoup plus. Un support inespéré que je n’ai jamais vu ailleurs. À la fin de la rencontre, j’avais déjà trois noms d’entrepreneurs pour la location d’un local. En après-midi, j’en ai rencontré un qui, finalement, a été choisi pour mon entreprise à Gatineau. »

Au moment de cette rencontre, le choix de Gatineau n’était pas encore arrêté. C’était l’un des quatre emplacements analysés pour l’expansion de Sani Gear au Québec. Il y avait aussi Rivière-du-Loup, choix stratégique en raison d’une expansion future dans les Maritimes; les couronnes nord et sud de Montréal, en raison de la concentration de la population et des services des incendies; Québec, une position plus centrale; et Gatineau parce que les services des incendies de Gatineau et d’Ottawa comptent parmi les clients les plus importants de Sani Gear. Et le soutien d’ID Gatineau a fait toute la différence pour la suite des choses.

Au cours de la dernière année, plusieurs autres rencontres ont eu lieu entre Mme Pudelek et ID Gatineau afin d’harmoniser les opérations de l’entreprise ontarienne aux réalités du Québec. Notamment en matière de ressources humaines, de la santé et sécurité au travail, les normes de Revenu Québec et l’utilisation du français dans les opérations.  « À chaque fois qu’il y avait une barrière, je téléphonais à Florence et, rapidement, j’obtenais des réponses. Je n’étais pas seule dans ce projet puisqu’ID Gatineau est mon partenaire », rajoute la présidente de Sani Gear.

LE TAPIS ROUGE DÉROULÉ

Pour les entreprises de l’extérieur qui veulent s’établir à Gatineau, ID Gatineau déroule le Tapis Rouge. « Nous nous assurons que l’entreprise est prise en charge à toutes les étapes de son implantation, explique Mme D’Amours. Nous voulons qu’elle fasse rapidement partie de la communauté d’affaires. ID Gatineau est un partenaire d’affaires, pas seulement un guichet. Les entrepreneurs ont déjà beaucoup de choses à s’occuper et nous agissons comme facilitateur. Nous avons un œil externe afin d’offrir un accompagnement sur mesure. »

Dans un contexte de pénurie de la main-d’œuvre, ID Gatineau a aussi initié cinq activités de recrutement de pair avec des organismes régionaux question de recruter les 13 employés nécessaires au démarrage de SaniGear à Gatineau. Mentionnons aussi que le Réseaux Express d’ID Gatineau a été déployé afin de trouver la meilleure offre de financement.

DU HOCKEY AUX POMPIERS

C’est en 2003 que Sani Gear a été fondée par les parents de l’actuelle présidente, Rickart et Jeannette Thomsen, à North Bay en Ontario. Le projet initial consistait à nettoyer plus efficacement les vêtements de joueurs de hockey. « Nous avions de grandes laveuses pour le faire, raconte Inge Pudelek, et nous devions les tester avec plus que des vêtements de hockey. Nous avons demandé au service des incendies de North Bay de nous prêter de leurs habits de combat pour ce test. Et c’est là que les pompiers nous ont dit qu’il y avait un besoin pour eux pour ce type de service. Nous avons profité de cette circonstance afin de trouver et de préciser notre nouvelle niche d’affaires. »

Sa mère s’occupait des réparations des vêtements et du nettoyage et son père prenait la route afin de trouver de nouveaux clients. On parle ici du nettoyage des vêtements et des équipements de la tête aux pieds des pompiers.

Puis, en 2011, Sani Gear déménage à Kitchener afin de se rapprocher de ses plus importants clients, dont Toronto. Présentement, Sani Gear dessert 250 services d’incendie en Ontario et 150 au Québec. La venue de Sani Gear au Québec est stratégique à plus d’un point de vue. Tout d’abord, il est plus facile d’obtenir des contrats au Québec lorsque l’entreprise a un pied-à-terre au Québec. En plus de diriger les opérations à Gatineau, Mme Pudelek partira à la rencontre de ses éventuels nouveaux clients aux quatre coins du Québec.

Une autre occasion d’affaires s’offre à Sani Gear :  les règles de certification sont rehaussées en Amérique du Nord. Ainsi, la National Fire Protection Association (NFPA), un organisme nord-américain, recommande maintenant un nettoyage complet des habits de combat de pompiers deux fois l’an plutôt qu’une seule fois par année. Il recommande aussi que ces vêtements soient lavés plus efficacement en caserne avec un meilleur détergent après chaque incendie. Sani Gear peut les accompagner dans cette démarche. Et Sani Gear en profite aussi pour moderniser ses opérations en utilisant un détergent de meilleure qualité.

Cette conjoncture économique permettra à Sani Gear de doubler son chiffre d’affaires d’ici peu.

UNE AFFAIRE DE FAMILLE

Les fondateurs de Sani Gear sont originaires de Curaçao, dans les Caraïbes. Mme Pudelek avait 8 ans au moment d’immigrer au Canada. Son père cherchait un environnement plus propice pour les affaires et plus stimulant pour ses deux filles. Véritable entrepreneur-né, M. Thomsen aura été en affaires pendant plus de 55 ans. Aujourd’hui, lui et son épouse agissent à titre de consultants auprès de Sani Gear.

« Mes parents sont les racines de SaniGear. Ils ont beaucoup d’expérience et sont toujours là pour m’aider dans les moments les plus difficiles. Par exemple, j’ai vécu récemment une expérience pénible en ressources humaines et mon père m’a aidé, lui qui avait déjà beaucoup d’expérience dans ce domaine. »

Son père était aussi à Gatineau au début du mois de novembre afin d’aider à la formation des nouveaux employés. Le mari de Mme Pudelek et deux de ses trois enfants y étaient également pour aider à l’aménagement des lieux. Un programme d’échange avec les employés de Kitchener a aussi été prévu afin de faciliter cette période de formation.

En plus du virage technologique, du nouvel édifice à Gatineau et des différents objectifs d’expansion, Sani Gear a d’autres projets en tête, dont notamment un nettoyant pour le corps qui permettra aux pompiers d’éliminer les toxines cancérigènes qui se déposent sur leur peau lors des incendies. C’est un autre projet…et c’est une autre histoire qui se développera!