Depuis quelques années, on entend beaucoup parler de développement durable. On vous propose de mieux le comprendre avec plusieurs conseils pour jumeler efficacité et rentabilité dans votre entreprise.
L’explication
Le terme développement durable est défini comme « adapter nos comportements d’aujourd’hui pour ne pas mettre en danger les générations futures. »
Le hic avec cette définition est que, lorsque l’on fait référence aux générations futures, on s’imagine qu’on a le temps et que ça ne nous touche pas trop.
L’autre problème avec cette description est que nos références changent selon les générations. Par exemple, si vous et votre grand-mère deviez décrire l’environnement dans lequel vous avez grandi, vos descriptions seraient différentes parce qu’entre ces deux périodes, l’environnement a beaucoup changé. Donc, plus les générations avancent, plus nous perdons l’ampleur de l’impact des changements climatiques sur l’environnement.
On a tellement tardé à agir, qu’aujourd’hui, les scientifiques parlent de s’adapter aux changements climatiques et non de les renverser. C’est un changement de discours absolument important qui a été fait il y a environ 10 ans.
Les 3 catégories du développement durable
Le développement durable se décline en trois grandes sphères : l’environnement, la société et l’économie.
- La sphère environnementale est possiblement la plus importante, parce que les deux autres catégories doivent s’adapter aux conséquences de la première comme les changements climatiques et la perte de la biodiversité, par exemple. C’est aussi la sphère qui soutient nos milieux de vie.
- La société fait référence aux humains. En entreprise, nous pouvons la relier au bonheur et au bien-être physique et mental des employés.
- L’économie se traduit par le comportement, c’est-à-dire la consommation et la santé économique.
Les enjeux
Lorsqu’on parle de développement durable, on pense bien sûr aux changements climatiques. Les premiers enjeux sont les phénomènes météorologiques que l’on connait tous. On en entend parler tous les jours maintenant. Aujourd’hui, les impacts, on les perçoit, on les ressent.
Ce que l’on ne réalise pas encore, c’est le changement des milieux de vie et le réchauffement des villes. Avant, 80% des gens vivaient en campagne, alors que maintenant c’est l’inverse; près de 80% des gens vivent en ville. La façon dont on a modelé nos villes n’est plus adéquate et est à changer. Notre modèle d’urbanisme n’est plus réaliste. On doit, entre autres, créer plus d’espaces verts pour contrer les ilots de chaleur.
Les changements climatiques créent aussi des vagues d’immigration dans les pays qui sont jugés plus aptes à s’adapter aux changements climatiques parce qu’ils en ont les moyens; les pays industrialisés par exemple. Et beaucoup de ces pays ne sont pas encore prêts à relever ce défi.
Par où commencer?
Les entreprises doivent procéder de façon méthodique. Elles doivent commencer par analyser chacune de leurs opérations et les remettre en question. Elles n’ont pas besoin de tout faire d’un coup; cela peut se faire un département à la fois.
Puis, lorsqu’elles ont évalué l’état de leurs opérations, elles doivent se fixer des objectifs réalistes pour ensuite, faire les ajustements nécessaires. Ça peut être d’utiliser des véhicules électriques, d’augmenter l’efficacité de leurs déplacements, de planter des arbres sur le terrain de l’entreprise, etc. Ce sont souvent de petits gestes qui feront une grande différence.
Ensuite, il faut absolument mesurer les résultats. Si les actions ne sont pas mesurées, les entreprises n’auront aucune idée des gains et des rendements qu’engendre leur démarche. Avec des outils de mesure, elles réaliseront qu’elles peuvent économiser, utiliser moins de ressources et arriver aux mêmes résultats.
Impliquer ses employés
Un plan de développement durable doit, au départ, être porté par la direction de l’entreprise. Ce sont les dirigeants qui ont le pouvoir de mettre en place des actions concrètes. Mais impliquer les employés, à diverses étapes du processus, pourrait être une solution gagnante, comme par exemple :
- Communiquer régulièrement sur les objectifs, les impacts attendus, le plan d’intervention et les progrès,
- Mettre en place des groupes de travail en interne pour faire remonter des pistes intéressantes à mettre en place,
- Diffuser des questionnaires d’appel aux idées.
Aucune entreprise ne pourra faire accepter un plan à l’ensemble de ses employés, mais il est primordial de répondre aux questions des gens qui sont curieux et qui veulent en apprendre plus. On ne peut pas forcer les gens qui sont réfractaires à appuyer le projet. Les employés doivent être ouverts et doivent être prêts à écouter et à entendre l’impact positif que ces changements auront sur leur travail et sur leur bien-être.
En résumé
Un plan de développement durable est un outil qui permet de guider les entreprises vers des opérations plus écoresponsables. Une entreprise qui fonctionne avec un plan de développement durable est mieux adaptée à vivre et à subir des changements parce qu’elle est moins dépendante de ses ressources matérielles. Comme elle en consomme moins, elle est capable de s’adapter plus rapidement. C’est également une entreprise qui est préparée à la gestion des risques.
Le développement durable en chiffres
92 % des employés travaillant dans une entreprise ayant adopté une culture de responsabilité sociale recommanderaient leur employeur et 89 % confirment un degré plus élevé de loyauté et de motivation au travail. Source
Lors d’une étude du Laboratoire de l’action climatique, 86% des Québécois·e·s sondé·e·s ont répondu par l’affirmative à l’énoncé suivant : « Si je considère qu’une entreprise réalise des actions concrètes, crédibles et significatives en faveur du climat, je suis plus susceptible d’acheter ses produits plutôt que ceux d’une autre marque. » Source
Un sondage de la BDC révèle que :
- 34% des consommateurs tiennent compte de l’incidence sur l’environnement de leurs décisions d’achat – un pourcentage qui passe à 45% pour les personnes de 18 à 34 ans.
- 80% des consommateurs sont prêts à payer plus cher pour réduire leur empreinte environnementale.
- 82% des entrepreneurs canadiens ont mis en place des mesures de réduction de leur impact environnemental.
- 91% des leaders affirment qu’il est tout à fait possible pour une entreprise à la fois d’être rentable et de réduire son impact environnemental.
Quelques programmes et outils
- Compétivert, une initiative d’Investissement Québec
- Moins c’est plus, un projet conjoint de La Ruche et Recyc-Québec
- Fonds Écoleader, parrainé par des joueurs importants du développement durable au Québec
- Evol, guide pratique pour implanter un plan de développement durable
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